Les gens disent souvent que le rire est le meilleur remède, mais tous les humours sont-ils égaux ? Selon une étude publiée dans Rapports scientifiques de la naturemalgré le fait que beaucoup de gens aiment plaisanter sur leurs facteurs de stress, l’humour non lié au stress est le meilleur pour la régulation émotionnelle.
Les expériences négatives arrivent à tout le monde, mais les personnes qui n’ont jamais lutté contre la dépression sont capables de s’en remettre beaucoup plus facilement que les personnes qui ont des antécédents de dépression. Cela est dû à un manque de régulation émotionnelle chez les personnes qui ont déjà été déprimées, ce qui suggère un besoin de comprendre et de renforcer les capacités de régulation émotionnelle de cette population.
L’humour est une stratégie de régulation émotionnelle positive largement connue qui, selon des recherches antérieures, peut atténuer les résultats négatifs. L’humour se décline en différents types, certains basés sur le stress (c’est-à-dire faire des blagues sur le facteur de stress) et d’autres distrayant du stress (c’est-à-dire faire des blagues hors sujet). Cette étude vise à comprendre les effets de chacun de ces types d’humour sur l’amélioration des émotions négatives chez les personnes souffrant de dépression en rémission.
L’auteur de l’étude, Anna Braniecka, et ses collègues ont recruté leur échantillon dans des cliniques psychiatriques externes. Leur échantillon final était composé de 94 participants, 65 femmes et 29 hommes, âgés de 18 à 65 ans. Tous les participants devaient avoir une dépression en rémission. Les participants ont été répartis au hasard en trois groupes : humour lié au stress, humour non lié au stress et régulation non humoristique (contrôle).
Pour cette étude, les sujets sont arrivés au laboratoire en personne et ont rempli des mesures d’auto-évaluation sur les émotions, puis ont été encouragés à partager leurs propres situations stressantes. Dans la condition liée au stress, les participants ont écrit ce qu’ils craignaient, puis ont répondu à une série de questions jusqu’à ce que le résultat soit ridicule. Pour les non-stress, le scénario humoristique impliquait une personne fictive inconnue. Les participants témoins ont identifié les parties positives et négatives du scénario.
Tous les participants ont répondu aux questions, puis ont eu une période d’attente pendant laquelle ils ont regardé une vidéo sur la nature. Après cela, ils ont répondu à d’autres questions sur la vidéo et sur leur réflexion sur leur situation stressante pendant la vidéo.
Les résultats ont montré que les deux types d’humour étaient capables d’améliorer les émotions, le stress et les pensées intrusives mieux que l’intervention sans humour. Malgré cela, les effets positifs de l’intervention liée à l’humour sont de très courte durée, les participants revenant à la ligne de base environ 20 minutes après l’intervention. La capacité d’un individu à utiliser l’humour face à la détresse n’est pas affectée négativement par les symptômes dépressifs.
Les chercheurs ont émis l’hypothèse que l’humour lié au stress donnerait de meilleurs résultats que l’humour non lié au stress, mais cela s’est avéré inexact. Les deux types d’humour avaient des effets similaires sur les émotions positives, mais l’humour non lié au stress avait de meilleurs résultats lorsqu’il s’agissait d’améliorer les émotions négatives, la détresse et les pensées intrusives.
Cette étude a fait des progrès dans la compréhension de l’humour en tant qu’outil de régulation émotionnelle. Malgré cela, il a encore ses limites. L’une de ces limites est que cette recherche se limite aux seuls effets à court terme de l’humour, et il est possible que les effets à long terme soient différents. De plus, cette étude n’avait pas d’intervention qui n’était pas basée sur l’humour et qui n’était pas liée au facteur de stress. Des recherches futures pourraient intégrer cela.
L’étude, “Effets différentiels de l’humour lié au stress et non lié au stress dans la dépression rémittente”, a été rédigée par Anna Braniecka, Iwona Wołkowicz, Anna Orylska, Anna Z. Antosik-Wójcińska, Agnieszka Chrzczonowicz-Stępień et Ewelina Bolek.
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